Notre vision du monde varie en fonction des filtres que nous avons accumulés au fil de notre existence. Certains sont si encrassés, par une perception erronée des événements, qu’ils faussent la réalité, déforment la vérité et nous éloignent toujours plus du bonheur auquel nous avons tous droit.
Nous allons inspecter ensemble ton cerveau, le démonter et déposer sur la table chaque filtre pollué pour les nettoyer un à un. Non, ce n’est pas un remake du Silence des agneaux…
Quels sont ces filtres ? Comme dans une voiture, il y en a un certain nombre…
J’ai répertorié les plus évidents, ce que tu n’auras aucun mal à identifier en toi, car nous avons tous pratiquement les mêmes. Rappelle-toi que ces filtres sont véhiculés par nos pensées.
Une étude menée à l’université du Texas par le Docteur Raj Raghunathan et ses collègues ont permis d’évaluer que 60 à 70% de nos pensées sont négatives, ce qui correspond à 36 000 – 42 000 pensées par jour sur 60 000.
En effet, nous sommes une grande majorité à apporter plus de poids et plus de crédit aux pensées négatives lorsque nous prenons des décisions, celles qui pourraient, par exemple, augmenter notre bonheur, nous permettre de nous épanouir ou de développer notre potentiel réussite.
Comme nous avons peur de l’expérience négative, alors nos choix se portent sur la passivité plutôt que sur l’action qui pourrait éventuellement conduire à un résultat positif.
Parce que nous avons la vue bouchée par de nombreux filtres. Les voici :
1- L’éducation, notre héritage familial
Nous traînons, si tu me permets l’expression, les valises de notre famille, de nos ancêtres. Certaines sont remplies de pépites, d’autres alourdies par de gros cailloux, voire des rochers… Je te laisse deviner ou découvrir ce que tu dois balancer à la mer et ce que tu dois conserver précieusement.
Quelques pépites de mon éducation :
- Sens de la famille, amour, protection
- Politesse, respect
- Intégrité, sincérité
- Empathie, entraide, partage
- Sens du relationnel, sociabilité
- Esprit d’entreprise
Les gros cailloux dont j’ai dû me débarrasser :
- Manque de tolérance
- Difficulté à communiquer
- Esprit critique
- Vision limitée
- Immobilité/retour dans le passé
🔎 Ces exemples t’ont inspiré(e) ? À toi de jouer.
- Soit tu gardes et polis certains cailloux pour les faire briller jusqu’à ce qu’ils se transforment en pépites
- Soit tu te débarrasses des autres, bien trop encombrants
En fonction des résultats, ajuste les + et les -.
En triant mon tas de cailloux, j’ai dû apprendre à devenir tolérante, à cultiver la critique constructive, à m’ouvrir et à avancer, en tirant des leçons du passé…
2- La tendance à tout généraliser
Ce filtre intervient lorsqu’une personne conclut, à partir d’un seul événement négatif, que sa vie sera parsemée d’échecs et de déceptions. C’est comme si elle annonçait, par prédiction, que chaque histoire qu’elle entame finira mal, parce qu’elle a connu sa première déception amoureuse à l’âge de 15 ans.
🔎 Stopper cette tendance te permettra de vivre, de t’autoriser à expérimenter d’autres rencontres, de nouer des relations, de connaître une vie de couple.
3- Les croyances nées de nos mauvaises expériences
Ce filtre correspond à une forme exagérée de généralisation vue plus haut. Les personnes qui l’utilisent finissent par cataloguer toute personne ou toute situation à l’identique. Elles les jugent de manière négative et intransigeante parce qu’elles ont vécu des expériences qui se sont soldées par des échecs.
Généraliser en fonction de notre vécu peut nous transformer en personnes catégoriques et intolérantes et qui rejettent nos semblables. Ce comportement blesse les autres et nous-mêmes, nous sommes à notre tour exclus et restons emmurés derrière des barrières de protection, remplis d’amertume.
Mon mari était militaire ; j’ai divorcé. Mon frère est un ancien militaire ; il est plutôt renfermé et distant. Deux de mes anciens amis étaient militaires, l’un a divorcé et je les ai perdus de vue tous les deux. Est-ce que tous les militaires ont des problèmes relationnels ? Non ! Dois-je fuir dès que j’aperçois un militaire ? Non, bien sûr !
🔎 Choisis de faire du “cas par cas”, en tirant des leçons de tes expériences et en évitant de reproduire les mêmes erreurs, tout en apprenant de ces dernières. Tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier…
4- Le conclusions hâtives
Ce filtre consiste à déformer les faits sans vérifier les preuves ou leur véracité pour établir une conclusion pire qu’elle ne l’est en réalité. Ces conclusions sont, bien entendu, majoritairement négatives. Cela conduit à imaginer des scénarios catastrophe comme une certitude, avec la conviction que cela se produira à chaque fois.
Cela signifie-t-il que cette conclusion se dessinera systématiquement ? Bien sûr que non ! Il est impossible d’affirmer que tous les événements que l’on a vécus de près ou de loin (ou pas) vont se reproduire à l’identique et à l’infini.
J’ai eu longtemps une peur bleue des foules, des attentats, des agressions. Il m’était impossible d’aller à des concerts, dans une gare bondée. J’ai fini par vaincre ma peur en me convainquant que tous les rassemblements publics ne sont pas fréquentés par des terroristes ou des psychopathes.
🔎 Prends du recul pour analyser toute situation, en révisant ta perception habituellement négative en positive. Persuade-toi que “tout va bien se passer” et tu verras que les paroles positives engendrent des faits positifs.
5- Le rejet systématique du positif
Les personnes qui utilisent systématiquement ce filtre ont l’art de transformer ou de percevoir des expériences positives en expériences négatives. Ainsi, elles rejettent tous les aspects positifs parce qu’elles les considèrent comme insignifiants ou parce qu’elles ne les méritent pas, ou encore parce qu’elles l’interprètent de travers. Elles ne peuvent s’empêcher de se nourrir d’images négatives de la vie, parfois d’elles-mêmes, malgré la présence de côtés positifs facilement repérables. C’est un filtre très néfaste !
Un exemple ? J’ai parfois pensé que si mes parents me donnaient des provisions à chaque visite, c’est parce qu’ils croyaient que je n’arrivais pas à me débrouiller toute seule, c’était comme insulte pour moi, limite de l’irrespect. Or, avec le temps, j’ai compris que beaucoup de parents fonctionnent ainsi ! Ils continuent à nourrir leurs enfants, c’est plus fort qu’eux ! Mon rejet du positif aurait pu me coûter de bonnes confitures maison, des œufs frais et des petits plats mijotés…
🔎 Reconnaître que je suis quelqu’un de bien et que j’attire les gestes bienveillants par pure gentillesse, sympathie et affection, et non par pitié… Accepter la vie comme elle vient avec ses cadeaux, car il y a du positif partout !
Il s’agit encore et toujours de réviser notre manière de penser. Cet ajustement va influencer notre perception des événements qui va s’aligner parallèlement à nos attentes et ainsi rééquilibrer notre formule du bonheur.
“Pour apprendre à vivre heureux, il faut apprendre à penser.”
Découvre la suite dans cet article. Comment renverser des tendances qui détruisent notre bonheur peu à peu ?!
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