Ce n’est pas toujours évident de se mettre devant son miroir et oser se regarder, sans se mentir. Parfois, on souhaite améliorer l’image qui nous est renvoyée à coups de pinceaux de maquillage, grâce à une barbe soigneusement taillée ou à l’aide de sourires forcés. On se pince les joues pour apporter du rouge à nos joues livides, on s’ébouriffe les cheveux, et si notre apparence nous satisfait quelques instants, elle retombe à plat peu de temps après. Quand on se sent seul(e), à l’abri des regards. Loin des yeux révolver, critiques et inquisiteurs. Alors, on ose laisser tomber les masques.
On-ne-sait-pas-tout !
Ce n’est qu’après mes dizaines d’échecs (tout confondus !) que j’ai fini par me poser les bonnes questions. Et… si j’avais tort ? Si je me trompais tout bonnement de route ? Et si ma formule du bonheur était fausse ?
Avec du recul sur “mes années folles”, je me vois comme une voiture électrique qui a été lancée à vive allure et qui s’est cognée contre une marche. Et elle a buté, buté encore, sans avancer ni faire marche arrière. Elle a insisté, persisté et s’est cognée encore et encore. Jusqu’à l’épuisement de ses batteries. J’ai enfin compris – tilt ! – que le peu (ou beaucoup, trop, pas assez, suffisamment) que je connaissais au monde des affaires, à l’amour, aux relations, au sens de la vie, au bonheur… était insuffisant, incomplet et erroné. Qu’il me fallait revoir ma copie avant d’y laisser toutes mes plumes.
“Le difficile n’est pas d’apprendre ce qu’on ne sait pas, c’est d’apprendre ce qu’on sait.” (Jacques Salomé)
Ne pas se fier uniquement à nos 5 sens
Ah ! Les sens ! Nous sommes si catégoriques, si certains que ce que nous avons vu, entendu, goûté, touché, senti, c’est la bonne perception ou la bonne version ! “C’est la vérité, j’te dis !” Et l’on n’en démord pas.
Or, si ton palais détecte l’amertume dans l’ananas que ton voisin a trouvé sucré, qui a tort, qui a raison sur sa qualité ?
Si tu dégustes un Médoc et que tu détectes des notes boisées alors qu’un autre relève des parfums de fruits confits, qui a la bonne connaissance de ce vin ?
Tu trouves que certains matins du mois d’avril sont encore froids mais ton ami(e), pas frileuse, pressent l’arrivée de l’été. Alors, il fait froid ou pas ?!
Aucune certitude possible non plus du côté de nos sens…! Pas plus pour étoffer notre savoir. Qui te dit que tu ne changeras pas non plus d’avis, de goût, d’envie demain, après-demain, dans 1 ans, 5 ans, 10 ans ? Et que penser de nos sens qui s’usent avec l’âge ?
Admettre que notre vocabulaire est limité
Encore un masque à faire tomber : celui de la communication. Nous n’utilisons pas tous les mêmes mots. Aucun vocabulaire n’est capable de définir un concept, d’expliquer un sentiment, de décrire un tableau, d’exprimer la saveur d’un plat.
Les mots sont-il suffisants pour exprimer ce que nos 5 sens ont peine à faire ? Nous allons poser des valeurs en fonction des mots que nous allons utiliser. Si je parle d’un vert gazon à une personne qui vit dans le Sud, quel vert, à ton avis, va-t-elle visualiser, sinon le gazon roussi par les rayons brûlants du soleil ?
Là encore, il est impossible de prouver que ce que tu sais ou connais est identique à la perception des uns des autres.
Notre connaissance est déformée d’autant plus si nous la limitons à un vocabulaire pauvre et approximatif. Pourtant, l’amour est si riche qu’il ne peut se résumer à un seul mot ! Et que dire d’un tableau de Monet, à la palette douce et complexe ? Que c’est… beau ? Et d’un bon plat de pâtes sicilien de linguine al pomodoro, alici, pinoli e finocchietto (linguine aux tomates, sardines, pignons et fenouil sauvage, avec un filet d’huile d’olive, quelques feuilles de basilic frais et des copeaux de parmesan, miam, un régal 😄) Qu’il est… bon ?
Souvent, on transmet de “l’à-peu-près” en fonction aussi de ce que l’on a compris ; une grande partie se perd en cours de “traduction” et ces connaissances sont finalement si déformées que nous ne savons toujours pas grand chose.
Les mots sont des outils, des moyens de communication et ne détiennent aucun pouvoir de connaissance tant ils sont imparfaits et incomplets.
🔑 3 clés à “connaître” pour sortir de ses scénarios catastrophes
- Reconnaître ses torts, en se disant tout simplement : “Ce n’est pas la bonne route…”
- Chercher l’erreur pour ne pas la reproduire, le plus tôt possible – ne fais pas comme moi : j’ai résisté pendant… j’ai honte de te le dire ! 20 ans ???
- S’avouer que l’on ne sait pas tout, que c’est ce soit-disant “savoir” qui m’a conduite tout droit au désastre, à l’échec.
Peut-être que tu t’obstines dans certaines connaissances – issues de ton éducation, ta religion, tes études, qu’en sais-je…
Je t’encourage alors à te poser les bonnes questions, à ne pas tout “gober”, à vérifier par toi-même et à avoir l’humilité et le courage de fouiller en profondeur, jusqu’à trouver le bon itinéraire pour sortir du tunnel. Et à ne pas abdiquer tant que tu n’es pas satisfait(e).
Enfin, la souffrance naît de la résistance, et s’il y a résistance, obstacle, c’est qu’il y a erreur de parcours, que l’on s’est trompé quelque part.
“La voie du bonheur, c’est celle sur laquelle on ne rencontre aucune résistance, où tout coule, roule et roucoule.”