Étiquette : Identité

  • 4 outils pour décoller une étiquette tenace

    Dans l’article précédent, je t’ai expliqué les dangers des “étiquettes” : collées sur soi, qu’on colle sur les autres. Peut-être que tu en as pris conscience maintenant : ces étiquettes qui aveuglent notre perception du monde réel, qui faussent notre analyse sur les événements et notre entourage, font partie des nombreuses raisons de notre incapacité à vivre heureux.

    Il n’est pas trop tard pour changer cette habitude néfaste. De vivre libre, dégagé(e) de ce que les autres pensent ou disent de toi, et toi, de ne pas t’arrêter à ce que tu crois savoir de l’autre, de la vie. De revoir tous tes codes.

    C’est pourquoi on va jeter sa combi bleu tachée de colle et tout l’équipement qui va avec pour te permettre de percevoir la vie telle qu’elle est : avec sa palette de + de 16 millions de couleurs ! Waoooh ! De quoi avoir la vie belle, non ?!

    Voici 4 outils simples et efficaces que j’utilise en permanence pour ne pas retomber dans le panneau.

    1- “Découdre” les apparences

    Il est temps de faire tomber ce cliché vieux comme Hérode : “C’est la première impression qui compte.” Souvent, on utilise cette expression pour justifier son mauvais ressenti de l’autre. Tout en supposant les points négatifs que l’on croit avoir décelé chez l’autre en un coup d’œil. 

    Ce comportement fait partie des 7 taches aveugles qu’on a abordées précédemment, responsables de toutes nos erreurs d’appréciation. La plupart du temps, on ne retient que les notes pessimistes : d’emblée, on déclare que ça ne va pas le faire, sans se donner la peine de connaître l’autre, de bien analyser la situation.

    C’est vrai que nous sommes formatés par la société qui mise tout sur l’apparence, sur les signes extérieurs de beauté ou de richesse : style vestimentaire, look, voiture, maison, sans oublier le bronzage et les pec’ qui apportent une touche finale. Ces clichés qui défilent sous nos yeux à coups de pub, sur nos écrans, sur les panneaux d’affichage, dans le magazines. Pourquoi ne pas s’y fier, après tout ?! 

    Et puis, les apparences sont parfois trompeuses ! Parfois, on fait confiance à un sourire engageant, de belles fringues, et finalement, on a face à soi un escroc ou un voyou. 

    La nature humaine est si riche et si compliquée à la fois : comment est-ce possible de s’en faire une idée générale la toute première fois ? De tirer immédiatement des conclusions ? 

    Une fois la barrière du “bonjour”, du premier regard franchie, c’est bien d’aller plus loin. Pour se faire sa propre opinion, il est important de ne pas écouter les on-dit ou de faire confiance aux médias.

    Vaincre sa timidité, oser une approche plus profonde, arrêter d’être naïf(ve) ou trop confiant(e), ou à l’inverse trop méfiant(e) et catégorique, sont de bonnes façons de changer sa perception sur les autres. 

    C’est valable dans les deux sens : se montrer tel(le) que l’on est, sans masque et voir l’autre tel(le) qu’il(elle) est, sans préjugé (sans étiquette), dans son ensemble. Regarder la vie, les autres tels qu’ils sont vraiment. Chercher le bon et le beau qui se cachent souvent derrière… des étiquettes ?

    Pour les événements, se reporter à ces articles : Comment changer sa (mauvaise) perception des événements et Optimisme vs pessimisme.

    2- Regarder sous toutes les coutures

    Tu fais comme moi, quand tu achètes une fringue ? Je la retourne pour observer de près les coutures, pour vérifier si aucun défaut de fabrication n’a échappé à mon premier coup d’œil, alors que je m’apprête à filer à la caisse. Bon, je ne fais pas ça quand j’achète chez H&M (quoi que…) mais si je veux me faire plaisir dans une jolie boutique… 

    Tu auras deviné qu’il n’est pas nécessaire de s’attarder sur tout le monde, mais uniquement sur certaines de nos relations. 

    Concrètement, cela signifie qu’on ne connaît jamais assez l’autre avant un bon nombre de rendez-vous, de discussions. Où l’on va tester son intégrité, son authenticité et même sa disponibilité, son sens du service, sa gentillesse, etc. Parfois, “regarder”, c’est aussi se frotter à l’autre sans craindre les disputes, les échauffements nécessaires pour analyser ce qu’il ou elle “a dans le ventre”, s’il ou elle est capable de surmonter les obstacles avant d’aller plus loin.. Pour faire un bout de route avec, sinon toute la vie, ou partir en courant. Et puis aussi pour éviter de passer à côté, par peur, à cause de ces étiquettes toutes moches qu’on lui a collées dessus.

    👀 Être séduit(e) par le physique, c’est normal, mais insuffisant. Sur ses biens, son salaire ? Non, je ne parle pas de ce genre de coutures, mais de l’être intérieur. Que révèle le caractère ? Quels sont ses principes, ses valeurs ? Quels sont ses goûts, ses attentes ? Et son passé ? Il ne s’agit pas de lui faire subir un interrogatoire mais de bien le(la)connaître pour ne pas se jeter dans la gueule du loup.

    3- S’attarder sur les détails

    Un trait de caractère chez mon père m’a toujours horrifiée : sa colère. Mais derrière ses coups de gueule, quel cœur d’or ! Quel courage et quelle détermination ! C’est des années plus tard que je me suis attardée sur l’ensemble de la personnalité de mon paternel, pour tenter de décoder ses états d’âmes, ses comportements parfois inexpliqués. 

    Un “détail”, et tout a basculé dans la vie de la petite fille que j’étais. J’avais peur de lui, et de lui ressembler pour… sa colère ? Alors que d’autres détails étaient louables, honorables, comme son profond intérêt pour les autres, sa capacité à être un visionnaire, à monter des projets pour sortir les gens de la rue…

    🔎 Pour empêcher qu’un détail (étiquette) nous vole tout le reste, il est important de faire preuve de patience et d’indulgence. Ne pas fuir au moindre obstacle. Se montrer persévérant(e) et aussi fin(e) psychologue car on a tous un vécu, des valises… et des étiquettes à décoller.

    Si un ou deux traits de la personnalité nous dérange, s’attarder sur ceux qui nous plaisent, nous correspondent.

    4- Ne rien déplacer du contexte

    Si on t’a collé(e) les étiquettes de nul(e)”, fainéant(e), bon(ne) à rien, dépressif(ve), et j’en passe, dis-toi que tu n’as pas besoin des autres pour définir qui tu es. Tu connais ta propre valeur en fonction de ce que tu dégages, renvoies, en fonction des résultats que tu obtiens. Et si tu es paralysé(e) à cause de ces étiquettes, reprends un à un ces outils pour déloger tous les mensonges qu’on a prononcés sur toi. Écris-les, fais-en la liste, ou demande à des personnes positives et bienveillantes (il y en a toujours) de t’aider à les définir.

    • Sous l’étiquette “incapable” : il y a de vraies capacités, et tu as des preuves 
    • Sous l’étiquette “nul(le)” : se cachent de véritables talents
    • Sous l’étiquette “râté(e)”: fais exploser de futurs projets

    Quelle que soit l’étiquette qu’on t’a collée, il existe une contre-étiquette. Celle où sont décrites toutes les caractéristiques, bien plus complète que la première qui ne reflète que l’apparence, qu’on rejette ou qui est trompeuse.

    Non, tu n’es ni moche, ni gros(se), ni stupide, ni incapable, ni bon(ne) à rien, parce que rien n’est figé. Dans la seconde, la minute, l’heure, le jour d’après, tu n’es déjà plus la même personne. Des cellules meurent et d’autres se régénèrent, des cheveux tombent et d’autres repoussent, ainsi va la vie. Tout est en mouvement, rien n’est perdu, achevé.

    « Tout est en mouvement, rien n’est perdu, achevé. »

    À l’aide de ces 4 outils, continuons à explorer le monde, les autres, à percevoir les événements sous leur meilleur angle.

  • 3 bonnes raisons pour arrêter de coller des étiquettes sur tout et tout le monde !

    3 bonnes raisons pour arrêter de coller des étiquettes sur tout et tout le monde !

    Je ne vais pas débiter un cours de sociologie, d’anthropologie ou de psychologie rapidement ébauché à l’aide de quelques extraits d’ouvrages de Becker, Erikson ou Garfinkel. Je vais plutôt illustrer, avec mon histoire personnelle, ce que plusieurs étiquettes maladroitement ou méchamment collées sur le front peuvent causer comme dommages importants.

    C’est quoi, une étiquette ?

    En dehors de celles que l’on trouve sur une bouteille de jus de fruit, un paquet de pâtes ou une boîte de lentilles-saucisses ?! On en colle très souvent, la plupart du temps inconsciemment. Cette habitude provient des souvenirs de notre passé. Elles sont le résultat d’associations répétées, plus générales, comme : un ciel bleu et ensoleillé nous fait penser aux vacances. Un ciel gris à la rentrée. 

    Et puis, il y a les étiquettes personnelles, celles qui proviennent de détails de notre enfance, de notre vécu ou d’un ou deux événements isolés. 

    D’un trait de caractère, on nous forge notre personnalité, notre avenir. C’est quand on nous répète : “Tu es bien comme ta mère” ou “tu finiras alcoolique comme ton père” ou encore “tu seras ruiné comme tes grands-parents”. Ce sont autant de tampons apposés sur des dossiers laissés sans suite, devenant des “cold cases” : plus rien à en tirer, en quelque sorte !

    Elles proviennent de jugements hâtifs, de critiques galvaudées et parfois de la malveillance des autres. Ces “autres” qui manquent d’indulgence et de patience, de compréhension et d’empathie. Ces “autres” qui ont été eux aussi épinglés ?! De victimes que nous sommes devenus, nous nous transformons à notre tour en colleurs d’étiquettes. 

    Alors, pourquoi faudrait-il arrêter de sortir sa colle et déchirer ses étiquettes ? 

    Parce qu’une fois encore, les étiquettes faussent notre analyse et nous dévient considérablement de la route du bonheur. Ce bonheur sans lequel on se traîne un mal-être qui colle à la peau. Et puis, ces étiquettes condamnent les autres à devenir ce qu’ils ne sont pas destinés à être.

    La personne devient ce que l’on dit d’elle

    Comparée très souvent à mon père par ma mère, je le prenais très mal, offensée et très angoissée rien qu’à l’idée qu’on me perçoive comme lui. De plus, j’avais très peur de reproduire la même vie que lui. Pendant de nombreuses années, j’ai beaucoup jugé mon père : son caractère, ses choix, ses comportements, ses entreprises, entraînant parfois de terribles conséquences sur son entourage. Qui en a parfois payé les frais : sa famille, ses relations personnelles et professionnelles. 

    Je lui ai donc collé un certain nombre d’étiquettes, je l’ai même habillé avec. Certaines laissent des marques plus profondes que d’autres. Sur lui, puis, en entrant dans l’une des phases de l’étiquetage – l’identification-assimilation -, sur moi. J’ai fini par devenir un peu comme lui et l’élève a un jour dépassé le maître dans certains domaines. J’ai même épousé un homme lui ressemblant étrangement, ayant son caractère.

    Je me suis inventée des subterfuges pour ne pas lui ressembler tout en essayant de d’arracher  rageusement cette étiquette que ma mère persistait à me coller dessus. Pensant agir à l’opposé de lui, je finissais par agir comme lui. De dire avec arrogance : “Je ne ferai jamais comme lui”, “je ferai mieux que lui”, je me suis plantée comme lui, parfois pire que lui. Mais, qui ne s’est jamais planté ?!

    Dès lors qu’une personne est étiquetée, il semble qu’elle soit enfermée en un cercle infernal ne connaissant aucune issue.” (Shlomo Shoham, La marque de Caïn, 1970)

    Je ne voyais pas comment m’en sortir, quelle ironie ! J’ai fini par croire que j’étais bien comme mon père… Aux dires de ma mère (puis, plus tard, de mon mari), et je m’étais auto-persuadée que c’était vrai :

    • J’avais son “fichu caractère”
    • J’étais un peu asociale
    • J’avais une piètre vie sentimentale
    • Je ne collectionnais pas les trophées mais les échecs

    C’est du moins ce que je croyais.

    La personne est privée de son identité réelle

    Suis-je en train de dire que j’ai été fabriquée, en quelque sorte, par toutes les personnes qui m’ont étiquetée au cours de mon existence ? D’une certaine manière, oui…

    “Désignation”, ”description”, “accentuation”, “conscientisation” et “auto-conscientisation”, toutes ces phases malsaines au cours de l’étiquetage déclenchent la naissance de ses traits de personnalité. Ces traits nous sont reprochés, alors qu’ils ont été quelque part stimulés, suggérés et mis en relief ! 

    C’est de cette même manière qu’on fabrique un délinquant, le savais-tu ? On l’associe à quelqu’un ou à un milieu, et “la personne devient celle qu’elle est décrite.” (Tannenbaum, 1938)

    Et sans tomber dans cet extrême qu’est la délinquance et la prise de substances addictives pour combler les vides, pour répondre aux troubles anxieux, il existe d’autres conséquences à cet étiquetage qui peut s’assimiler au rejet : la dépression, le chômage, la perte de qualité de vie, la chute de revenus, l’apparition de T.O.C. (Troubles Obsessionnels Comportementaux) et de troubles mentaux.

    La victime devient le “bourreau”

    Autrement dit, la personne étiquetée colle à son tour des étiquettes sur l’autre. À force d’avoir été comparé, jugé et dévalorisé, on vit privé de notre identité réelle, dans la honte et le doute. On vit non plus nos événements avec une attitude proactive, mais réactive. Pour en savoir davantage, clique sur ce MP3 et cet article : 5 attitudes positives pour une vie heureuse !

    Ces attitudes négatives sont déclenchées par la peur : 

    • De ressembler à celui (ou celle) par lequel toutes les étiquettes sont nées
    • De vivre la vie de l’autre, celle qu’on a détestée férocement, celle qu’on a rejetée et qu’on a un jour quittée en claquant la porte
    • Qu’on nous vole en plus de notre identité, notre raison d’être, nos rêves, nos projets

    On a les yeux sur “l’autre” et on redoute le regard “des autres” sur soi. On ne voit plus l’horizon face à nous, avec toutes ses promesses, parce qu’on est aveuglé par toutes ces étiquettes. On devient prisonnier dans des cercles de tristesse, d’amertume, de colère, de rancœur et de frustration. On se fait aspirer dans des spirales de fuite à travers toutes sortes de substituts du bonheur.

    Puisqu’on nous a privés injustement du bonheur, pourquoi les autres auraient-ils le droit d’être heureux et pas nous ?” 

    Parfois, on reconduit des comportements malgré nous, par instinct de survie ou par défaut, parce qu’on ne connaît pas d’autres codes. Alors, on poursuit les autres avec notre pot de colle à la main, nos étiquettes sous le bras et le pinceau dans la bouche.

    Quand on fonde une famille, il se peut qu’on aboie les mêmes mots indigestes sur les autres : “T’as vu ? T’es bien comme…”, qu’on imite les même gestes infernaux. Qu’on devienne maltraitant(e) à notre tour.

    Ces étiquettes, qui nous ont volé notre identité au point de ne plus être capables de transmettre le beau, le bon, le positif, de construire notre avenir avec enthousiasme, on les transmet de génération en génération.

    La prédiction créatrice débute par une définition fausse de la situation provoquant un comportement nouveau qui rend vraie la conception, fausse à l’origine.” (Merton, 1951-1965). Une fois reliée à la situation, elle “va déterminer le comportement qui en résulte avec ses conséquences.” (Merton, 1965)

    C’est possible de briser ce cercle infernal et de faire peau neuve ! Jette tout ton attirail de poseur d’étiquettes et apprends dans l’article suivant comment les décoller.

    Tu peux également faire un tour ici !

  • La comparaison, un autre obstacle au bonheur

    La comparaison, un autre obstacle au bonheur

    Nos véritables besoins ne seront pas comblés tant que nous ignorons qui nous sommes.

    Aujourd’hui, nous allons encore faire sauter un obstacle au bonheur. Après les pensées négatives qu’on a appris à combattre dans cet article Dire « non » à ses pensées négatives !, quels dégâts la comparaison fait dans nos vies ?

    Pourquoi s’obstiner à ressembler à quelqu’un alors que nous sommes tous uniques et créés dans un but ?

    Les Canadiens ont bien compris le danger de ce fléau sociétal et invite au relativisme, quant à la perception de sa propre personne, lorsqu’ils affirment :

    “Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console.”

    Alors qu’on a tendance à se juger souvent trop sévèrement, en abusant avec la comparaison, il semblerait que nos voisins de l’Amérique du Nord aient trouvé comment renverser cette mauvaise habitude : en finissant par trouver des qualités, soit méconnues, soit présentes en plus grand nombre chez soi.

    La comparaison a le plus souvent des effets pervers sur l’estime de soi, la confiance en soi et sur les relations…, ce que j’ai traversé pendant une bonne partie de ma vie.

    “Jamais assez” ou “trop…”

    Depuis mon enfance, et une bonne partie de ma vie de jeune adulte, j’ai été marquée au fer rouge avec la mention “différente”. Sauf que mes différences, loin de susciter l’admiration d’un fan club, m’ont vite coupée du monde réel. Elles m’ont aussi privée du bonheur auquel je pensais avoir droit, comme tout le monde : avoir des amis, un petit copain, susciter l’admiration… Or, j’étais un “vilain petit canard” moqué par une classe toute entière.

    J’ai créé ma personnalité à travers le regard et les attentes des autres parce que je ne me croyais “jamais assez”. Jamais assez bien, jamais assez belle, jamais assez intelligente. Ou “trop” : trop nulle, trop peureuse, trop limitée, trop moche.

    En essayant de devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un de bien dans le regard des autres, j’ai fait les pires erreurs de ma vie. Je suis tombée dans des pièges et j’ai emprunté des tunnels sombres, sans fin apparente.

    Quels sont les effets de la comparaison (sociale) dans notre vie ?

    Plusieurs études sur cette tendance expliquent que ce comportement crée une exigence du bonheur perpétuel et donne une impression d’échec généralisé, parce que ce bonheur “parfait” est tout bonnement impossible à atteindre.

    On s’inspire des magazines de mode, on louche sur la voiture de son voisin, on fixe les jambes fines ou les pectoraux de ses collègues, et on désespère. On tombe dans des comparaisons dites “ascendantes”, celles qui nous font nous sentir inférieurs, défavorisés ou victimes.

    En réalité, la comparaison s’accorde parfaitement et tristement avec “attentes”. Plus ces dernières sont élevées, plus le bonheur penche du côté où il va tomber… Quand nous alignons nos attentes sur celles des autres, le sentiment d’échec et de frustration s’installe inévitablement. Et notre estime personnelle fond comme une glace en plein Sud.

    Des effets néfastes sur l’estime de soi

    C’est toujours le même discours. On n’est jamais à la hauteur. On rêve en plaçant la barre trop haut, on se berce d’illusions et de rêves irréalisables, parce qu’on se compare aux autres. À notre entourage ou aux V.I.P. qu’on admire en secret.

    Cette attitude peut être désastreuse lorsque s’ajoutent les sentiments de rejet et de solitude. Cela engendre systématiquement une marginalisation, une mise à l’écart, lorsqu’il nous semble impossible d’appartenir à un groupe, au groupe auquel on souhaite ressembler et s’intégrer. 

    Quand la jalousie s’en mêle

    La jalousie (ou l’envie) est la cousine de la comparaison. Elle a un effet tout aussi nocif dans nos relations :

    • Pourquoi elle est mariée, et pas moi ?
    • Pourquoi il a pu s’acheter un appart et pas moi ?
    • Elle a 3 enfants, et moi aucun !

    On se sent méprisable, inférieur, et cela se remarque dans nos attitudes, nos paroles. On blesse, on griffe, on mord, on fait pleurer les autres par notre agressivité permanente et exacerbée.

    Un réflexe à nos peurs, nos manques ou nos vides

    La plupart du temps, la comparaison agit en réponse à nos peurs :

    • Peur de ne pas appartenir à une communauté, à un groupe
    • Peur de ne pas être aimé(e)
    • Peur de ne pas être à la hauteur
    • Peur de ne pas être reconnu(e) à sa juste valeur

    Ou parce que l’on se sent menacé : on se compare aux autres par esprit de compétitivité, pour rester le(la) meilleur(e) et le(la) plus aimé(e) ; cette fois-ci, c’est la comparaison descendante. Alors on écrase, on domine, on contrôle, on manipule. 

    Enfin, c’est relatif à nos manques ou nos vides : affectif, matériel, sentimental, relationnel… Un besoin non satisfait, une attente non comblée, et l’on se met à convoiter l’autre ou ce que possède l’autre… Et à cultiver le mécontentement, la plainte, la frustration, la critique et l’insatisfaction. 

    Comment en finir avec la comparaison ?

    Je me sens beaucoup mieux depuis que je pratique le relativisme. Rien n’est absolu ni définitif car nos notions varient d’une culture à une autre, des circonstances, des individus, de nos expériences, de l’âge… Il y a tant de variantes ! 

    Aussi, tes points de vue, tes critères, tes références diffèrent-ils d’un autre ! Autrement dit, tout se défend ou se discute !

    À partir de là, considère que tu as le droit d’être différent(e), que tu es unique et que tu as également le droit de poser ton empreinte dans ce monde. Tu as un rôle à jouer, un sens à trouver/donner à ta vie pour toi et les autres. 

    Et dis-toi qu’il y a “pire” que toi, finalement, et regarde-toi attentivement ! Tu n’es pas si… ni… tu es toi ! Oui, forcément, il y a meilleur aussi, il faut l’accepter aussi, car il faut de tout pour faire un monde ! Je ne me préoccupe plus de ce que les autres pensent ou disent de moi, j’avance !

    “On a tous un potentiel, caché ou méconnu, et qui demande à exploser.”

    Travaille sur l’équilibre de tes attentes et des événements à l’aide des 7 clés ci-dessous puis, règle ton compte à la comparaison ! Et deviens toi, reste toi, sois toi ! Avec tes qualités, tes défauts, ton grand nez et tes yeux magnifiques, tes petits bourrelets et tes mollets musclés !

    En cessant de comparer ta vie (donc les événements !) avec celle des autres, tu auras vite compris comment résoudre ta formule du bonheur. Rappelle-toi cette formule : si tu perçois les événements (ou les autres !) comme étant supérieurs ou égaux à tes attentes, alors tu seras plus heureux(se) !

    Les 7 clés pour équilibrer sa formule du bonheur

    🔑 1-  Sois vigilant(e) sur ce quoi se portent tes regards, ton attention : ne vise pas trop “haut” en prenant un modèle surréaliste.

    🔑 2- Accepte-toi, aime-toi pour qui tu es : tu n’es ni inférieur(e), ni supérieur(e) aux autres, tu es toi, une personne unique, authentique, vivante et qui as de la valeur !

    🔑 3- Ne sois pas trop critique envers toi : sois indulgent(e) !

    🔑 4- Deviens-moi exigeant(e) envers toi.

    🔑 5- Éprouve de la bienveillance envers toi.

    🔑 6- Compare ce qui est comparable : inspire-toi d’une personne qui respire la simplicité et l’humilité.

    🔑 7- Accepte d’être différent(e) : tu n’en deviendras que plus exceptionnel(e) et original(e), il n’en existe pas 2 comme toi !

    Si tu as l’affront de dire comme Kurt Cobain : 

    Ils se moquent de moi car je suis différent. Je me moque d’eux car ils sont tous pareils.” 

    Alors tu as gagné ! 
    Ne deviens pas la copie de quelqu’un d’autre : cultive ta différence !

    Be happy !

  • Dire « non » à ses pensées négatives !

    Dire « non » à ses pensées négatives !

    Bien souvent, nous sommes les premiers à nous juger, nous accuser, nous critiquer avec des mots d’une dureté implacable.

    Peut-être qu’ils proviennent de nos pensées négatives, elles-mêmes engendrées par ce que les autres pensent et affirment que nous sommes…?

    Comment renverser l’illusion du soi est un grand défi, je te l’accorde. Mais il n’est pas impossible à relever…

    Ma mère m’a souvent dit, quand je lui tenais tête (enfant comme adulte) : “Tu es bien comme ton père !” Ah ! La phrase à ne pas prononcer ! C’était tout sauf un compliment pour moi et j’étais extrêmement blessée. Et le pire, c’est que je l’ai cru longtemps. Comme lui, je serai, comme lui je ferai. Encore une illusion ! Tu n’imagines pas les erreurs que j’ai commises en évitant de lui ressembler ! Alors que mon père est quelqu’un d’admirable, peut-être pas pour ma mère à ce moment-là, qui vivait des difficultés dans son couple. Comme beaucoup.

    Bon, j’ai appris que je n’étais pas… lui ! Mais bien moi. Oui, avec son ADN, son patronyme, une partie de son caractère, de son physique, mais je ne suis pas lui. Et je n’ai pas la même vie non plus.

    Alors, si des paroles similaires t’ont déjà blessé(e), et t’ont donné l’illusion d’un soi complètement déformé et bourré de défauts, c’est peut-être le bon jour pour toi d’enlever ta carapace. Comme une renaissance, en quelque sorte. 

    “Reprendre le contrôle sur nos pensées, c’est aussi se (re)définir dans la réalité.”

    Voyons ce que tu dis que tu es… Et saisis la bonne clé pour définir qui tu es et t’accepter tel(le) que tu es.

    Je suis moche, gros(se), petit(e), pas assez musclé(e)…

    “J’ai le nez cabossé de mon père, je fais tout pour éviter de me mettre de profil, j’ai honte de mes larges narines.”

    Mon nez est une partie infime de mon corps. Il est utile : grâce à lui, je respire, je renifle de bonnes odeurs (comme les mauvaises, d’ailleurs !). Il m’alerte d’un danger (fuite de gaz, incendie…). Il est utile, mais il n’est pas moi. 

    Ceux qui m’aiment disent qu’il me donne du caractère, qu’il est stylé ! Ceux qui m’aiment m’aiment pour ce que je suis et non pour mon physique… Ils font la différence entre mes qualités humaines et mon corps… Comme mon apparence n’est pas si importante pour eux, alors elle n’en a plus autant pour moi.

    🔑 Peu importe comment tu te trouves… Accepte-toi comme les autres t’acceptent aussi, comme ceux qui comptent pour toi, et tu vivras mieux !

    Je suis trop nul(le), bon(ne) à rien, inutile…

    C’est une phrase que j’ai entendue pendant près de 6 ans, tous les jours, quand j’étais mariée. Évidemment, ça laisse des traces. J’en ai été persuadée, c’est devenu peu à peu une croyance. Celle qui m’a définie ni assez douée ni capable pour réussir dans la vie.

    Tout ce que je faisais, je le faisais en tremblant, au début. Par peur des représailles, des moqueries, des cris.

    Puis, quand j’ai monté ma boîte – il fallait oser, pour une peureuse comme moi ! -, les clients ont commencé par me complimenter, et pratiquement à chaque fois qu’ils repartaient avec leurs commandes, satisfaits. J’en étais… retournée !

    Cela n’a pas suffi à renverser totalement cette pensée négative. Il m’a fallu un séminaire pour cela, 23 ans après !

    J’aurais aimé qu’on me dise alors, beaucoup plus tôt, comme je te le dis à toi :

    🔑 Comme tout le monde, tu as des qualités et des défauts. Tu as des talents et des compétences. Travaille plutôt tes forces que tes faiblesses car sinon, tu perdras trop de temps. 

    La vie est une école, et ce que tu ne sais pas faire, il est toujours temps de l’apprendre ! Alors, fonce ! Non pas pour prouver le contraire, mais parce que tu veux avancer.

    Je ne vais jamais réussir comme mon père, mon frère, mon ami, mon voisin…

    La comparaison, c’est encore une étape à éliminer, parce qu’elle est un obstacle au bonheur. On se crée des illusions sur la réussite des autres, sur le confort des autres, sur leur bonheur apparent. Or, les critères de réussite des uns n’en sont tout simplement pas pour les autres.

    Tu as ta propre histoire à raconter, tes expériences personnelles à vivre sans qu’il te soit utile de copier, de chercher à reproduire le schéma des autres. Toi aussi, tu as ton mot à dire, des traces à laisser dans la vie des autres, des sentiments à partager, des projets à créer.

    🔑 Ose la différence, accepte tes différences et cultive justement ce qui te distingue des autres. Sois fier(ère) d’être hors du “moule”. Donne-toi tous les moyens de percer, de te rendre utile, de progresser, de t’élever. Ignore les apparences, ce que les autres disent de toi, toutes les futilités, d’autres freins au bonheur. Et tu te sentiras libre.

    Je suis un(e) peureux(se)

    Les émotions ne te définissent pas, et si certaines restent ancrées, elles peuvent être déverrouillées.

    Jusqu’à l’âge de 18 ans, j’ai refusé de prendre le train, j’avais peur de tout. Des gens, de me perdre, des agressions, du regard des autres. Bref, je restais enfermée chez moi parce que des tas d’émotions négatives me contrôlaient.

    Pour faire court, j’ai fait sauter la porte de la prison en me forçant… en prouvant que j’étais capable. Ce n’était pas nécessairement la bonne méthode, mais en commençant à taper dans le béton, après, tout devient du beurre !

    🔑 Hors de question de laisser la peur nous paralyser ! Trouve-toi une pensée positive pour te libérer. La mienne, je l’ai tirée du Psaume 23 dans la Bible, que tu as forcément entendue dans les films. “L’Éternel est mon berger, je ne craindrai rien… Quand je traverse la vallée de l’ombre, je ne craindrai rien, car tu es avec moi… Le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie.” 

    Et j’ai envoyé valser ma peur de vivre, tout simplement. Cela a pris du temps, parce que je n’en étais pas consciente… et le dernier verrou a sauté.

    Dis-toi que tu n’es pas une émotion, tes pensées, ton physique, tes biens, que tu n’as pas tout hérité de ton père ou de ta mère… Tu es bien unique, tu es toi, en devenir. Et tu sauras dire “non” à toutes ces pensées toxiques.

    J’ai gardé le meilleur pour la fin :

    “La clé est de tenir compagnie uniquement à des personnes qui vous élèvent, dont la présence suscite le meilleur en vous.” (Épictète)