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  • Le plaisir met-il fin au tourbillon de nos pensées ?

    Le plaisir met-il fin au tourbillon de nos pensées ?

    Penser fait du mal. Penser fait souffrir. En réalité, c’est l’excès de pensées qui nous rend malade. Trop plein d’émotions négatives, de sentiments destructeurs, où notre sensibilité est exacerbée, notre susceptibilité à son paroxysme. Pour y remédier, plus d’un tiers de la population française va se tourner vers des substituts psychoactives réglementées ou interdits, autrement dits : des alternatives au bonheur.

    Les addictions les plus répandues concernent le tabac (nicotine 32%) et l’alcool (15%). Viennent ensuite le cannabis et, loin derrière, les opiacés (héroïne, morphine), la cocaïne, les amphétamines et dérivés de synthèse. Il existe également des addictions liées à des activités (et non à des substances), comme les jeux d’argent, les jeux vidéo, le sexe ou encore les achats compulsifs. Le pouvoir addictif des jeux d’argent n’a, quant à lui, pas été évalué.” (Source INSERM – Institut national de la santé et de la recherche médicale) Fourchette d’estimation : 138 000 – 320 000 pour l’année 2015, soit en moyenne 6,0 usagers pour 1 000 habitants de 15 à 64 ans. (Source OFDT – Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies)

    Oui, tout est “bon” pour nous faire oublier qu’on n’est pas heureux…Pour éviter de se retrouver seul(e) face à soi-même, ses pensées, ses malheurs.

    Le plaisir pour fuir la réalité, nos réalités, pour enrayer le flot des pensées, devient le palliatif préféré des personnes en souffrance. Cependant, quand les effets s’estompent, on retombe dans le vide qu’on a comblé durant quelques heures, le temps d’une soirée, d’une boisson, d’un saut dans le vide, d’une aventure…
    Ce plaisir, tel que je viens de le décrire, est un état de fuite temporaire, un état d’inconscience où le retour à la réalité fait encore plus souffrir que la souffrance que l’on tente de fuir. Et ce plaisir n’en est plus un quand il crée des dépendances et détruit notre santé.

    Le plaisir sous toutes ses formes

    Cette notion de plaisir peut porter à confusion. On le recherche parfois uniquement comme remède à la douleur, surtout lorsque cette dernière est irradiée par nos pensées.

    Une pléthore de propositions séduisantes nous est offerte… En effet, notre société fait preuve d’une imagination débordante pour nous inciter à consommer. 

    Plusieurs moyens sont employés pour fuir la souffrance. Les substituts du bonheur permettent d’oublier… Ce qui paraît être du bonheur ne l’est carrément pas ! On nous trompe sur la marchandise, en quelque sorte, c’est du “faux” bonheur. On peut alors :

    • Devenir facilement boulimique de fêtes et de distractions en tous genres, sollicités par nos amis, les réseaux sociaux, etc.
    • Être attiré(e) par certains sports extrêmes pour stimuler les hormones du plaisir comme la sérotonine, l’endorphine, la dopamine… 
    • Tomber dans des comportements excessifs comme des achats compulsifs, des déviances sexuelles, la violence, l’addiction aux réseaux sociaux, aux jeux vidéo ou à l’argent.
    • Devenir dépendant à toutes sortes de dérivés, de substances illicites.

    À une époque lointaine de ma vie, où j’étais malheureuse en couple, dans ma vie en général, je m’étourdissais alors dans le travail, dans ma petite entreprise de com’. Lorsque j’étais à la limite du burn out, je programmais avec mes deux meilleures amies une virée sur l’Île de Ré. Les soirées s’enchaînaient sur une semaine complète, où l’alcool coulait à flot. Les délires et excès en tous genres se multipliaient jusqu’à ce que, la fois suivante, cela ne me fasse plus aucun effet. 

    Je ne savais plus vers quoi me tourner, tout était devenu insipide : musique, alcool, rigolades, rencontres. 

    Heureusement, la drogue ne m’a jamais attirée, j’en avais une peur bleue. Il est vrai que j’ai vu défiler des toxico chez moi, quand j’étais enfant, mes parents ayant toujours versé dans le social.

    Il me fallait trouver d’autres palliatifs, comme des achats compulsifs, puis je retombais dans la tristesse et dans des états dépressifs. Rien ne me rendait joyeuse ou satisfaite.

    Stop aux fuites !

    Pourquoi fuir ne te rend pas service en fin de compte… Parce qu’une fois les effets du plaisir estompé, on retombe tête la première dans ses ennuis, et on s’y enfonce encore plus profondément.

    🔑 Une des clés pour résoudre l’équation du bonheur : traiter le problème à la racine.

    Aujourd’hui, tu peux décider de (re)trouver le bonheur, en réalisant que cet état de fuite ne joue pas en ta faveur :

    « Si vous vivez un moment difficile, ne blâmez pas la vie. Vous êtes juste en train de devenir plus fort. » (Gandhi)

    Peut-être es-tu au cœur de conséquences dramatiques provoquées par de tels excès, comme : la violence, les conflits, le chômage, le divorce/la séparation, l’éclatement de ta famille, la dépression, la faillite personnelle… Ces conséquences ne font qu’empirer cet état de fuite. Si tu lis cet article, c’est que tu es sur la bonne voie pour sortir du tunnel.

    Pourquoi fuir n’est pas une solution ?

    Parce qu’après avoir essayé (presque) tous les substituts du bonheur, j’en ai conclu que :

    • Le plaisir éphémère nous éloigne encore plus du bonheur ; une fois l’action dissipée, on plonge encore plus profondément dans la souffrance et la solitude.
    • Le plaisir ne résout pas nos problèmes, ne règle en rien nos malheurs ; le soulagement provisoire qu’il procure n’est pas la solution. On se couche avec notre problème, on se réveille avec. De plus, notre mal-être s’aggrave.
    • On ne sait toujours pas comment traiter cette absence de bonheur même en multipliant les sources du plaisir. Dans la “vraie vie”, sobre et lucide, notre malheur est toujours présent, et on se sent encore plus impuissant(e) et incapable de s’en soustraire.

    Pour terminer, laisse-moi rétablir une idée reçue : ce n’est pas forcément la faiblesse qui nous conduit à utiliser des substituts au bonheur, mais la limite de nos solutions, le sentiment d’impuissance à changer de vie.

    Enfin, il est important de réaliser que cet état de fuite nous nuira tant que nous n’aurons pas réglé nos problèmes ou nos difficultés. En effet, elle ressurgiront en boucle et nous resterons enfermés dans la prison de l’addiction, quelle qu’elle soit. Des spécialistes sont là pour nous venir en aide : psychothérapeutes, psychiatres, addictologues… Proches de chez nous. 

  • À la poursuite du bonheur

    À la poursuite du bonheur

    Quand le bonheur s’envole à tire d’ailes, nous avons le choix :

    Rester prisonniers dans le cercle de nos illusions, façonnés par notre éducation, la société, de fausses croyances qui sont venus alourdir nos bagages. (Lire Quels sont les facteurs qui viennent parasiter notre bonheur ?)

    Ou comprendre comment nous fonctionnons pour en trouver la sortie et courir dans la bonne direction.

    Le piège des “options”

    Tu as été “programmé(e)” pour être heureux(se) dès ton départ dans la vie et peu à peu, celle-ci s’est déréglée au point de ne plus en comprendre le sens. Tu as peut-être ajouté des options (besoins/attentes plus élevés) destinées à améliorer ta joie de vivre, selon ta conception du bonheur très personnelle. Or, tu t’es perdu(e) dans la multitude de “copies du bonheur” qui te sont offertes. Alors ton bonheur joue au yoyo… il s’enfuit, réapparaît, s’enfuit à nouveau, puis revient dans un cycle sans fin parce que ces options ne sont pas efficaces dans le long terme.

    Ces options – besoins/attentes – sont comme celles que l’on coche sur nos ordinateurs ou portables. Je me suis moi-même laissée piéger plus d’une fois en me perdant dans des fonctionnalités que j’avais activées par curiosité ou inconsciemment. 

    Oui ! Mal utilisées, elles peuvent provoquer des bugs, des ralentissements système, on peut installer malgré soi des virus, etc. 

    Pourtant, il marchait bien, avec ses fonctions initiales, mon portable ! Un téléphone, à la base, est conçu pour appeler et recevoir des appels. Et quand on s’amuse un peu trop avec, ouf, le constructeur a prévu de réinitialiser le système. 

    On fonctionne à peu près pareil, toi et moi… Toi aussi, tu as été créé(e) par défaut heureux(se) et des options à tes besoins fondamentaux, tes attentes légitimes sont venues tout gâcher. Il existe chez l’homme aussi une fonction RESET : un nouveau départ, une possibilité de tout remettre à 0. Nous y reviendrons.

    L’Homme ressent des besoins naturels, ce que l’on appelle les 5 besoins fondamentaux. Jusque-là, c’est normal, encore faut-il savoir ce que signifie des besoins “fondamentaux”, dits de base. Puis, il a aspiré davantage, il ne peut pas s’empêcher d’ajouter d’autres options aux premières. Ce qui est légitime, sauf que l’ambition peut compliquer la donne. Alors, par dépit, si ses attentes sont insatisfaites, il est tenté de se tourner vers des alternatives au bonheur car il ne parvient toujours pas à trouver le bonheur, malgré ses nombreuses tentatives.

    Commençons par nos besoins fondamentaux.

    Les 5 besoins fondamentaux 

    (appelés aussi Pyramide de Maslow)

    1. Besoins vitaux ou physiologiques : manger, boire, dormir, respirer, éliminer, besoins sexuels
    2. Besoins de sécurité et de protection : du corps, de l’emploi, de la santé, de la propriété
    3. Besoin d’amour et d’appartenance : à travers des relations amoureuses et amicales
    4. Besoin d’estime : respect et reconnaissance des autres, estime de soi et des autres, confiance en soi et des autres
    5. Besoin de se réaliser : accomplissement, épanouissement, développement personnel

    Puis, ces besoins mutent en aspirations parfois inappropriées.

    2- Les aspirations légitimes et/ou ambitieuses

    Le clivage commence à partir d’ici : tout le monde n’a pas les mêmes rêves ni les mêmes projets. Certains sont justifiés et qualifiés de réalistes (aspirations légitimes), d’autres sont motivés par un ego parfois surdimensionné (aspirations ambitieuses, voire démesurées).

    • Une vie de couple
    • Construire une famille
    • Gagner beaucoup d’argent
    • Être influent(e)
    • Être un novateur, l’inventeur d’une idée, d’une marque
    • Devenir célèbre
    • Posséder un patrimoine, une fortune
    • Etc.

    Quand on échoue en cours de route, on se tourne vers d’autres pistes, qui peuvent nous dévier encore plus de notre état initial.

    3- Des alternatives au bonheur

    Elles s’écartent des fondamentaux et des aspirations. Il existe d’ailleurs une confusion entre “bonheur” et “plaisir”, surtout quand les émotions et les addictions s’en mêlent. 

    Différence entre “bonheur” et “plaisir”

    Le bonheur, c’est un état de joie durable et complète. On peut se vanter alors d’être “pleinement heureux”.

    Le plaisir est qualifié de sensation (lié aux sens…) ou d’émotion qui correspond à la satisfaction d’un besoin ou d’un désir.

    Les alternatives au bonheur sont des bonheurs éphémères, des ersatz qui conduisent ses adeptes dans des dérives dangereuses pour leur santé et pour leur vie. En voici quelques-unes :

    • S’étourdir dans les fêtes, les soirées : pour oublier la solitude, ou palier à l’absence de gaieté, beaucoup se tournent vers des ambiances électriques, où les sons entêtants et envoûtants vont les conduire dans des états proches de l’extase. Danse, flirts, lumière et son, les sens sont saturés de plaisir et donnent l’illusion du bien-être, jusqu’au réveil…
    • Avoir des comportements compulsifs (achats, sexe…) : je me souviens de mes périodes tristes ou marquées par la déception, la frustration, où je sentais que je sombrais dans la dépression. J’allais alors dans ma boutique de fringues préférée et je jetais ma CB sur le comptoir pour dépenser sans compter… jusqu’au prochain épisode, jusqu’à frôler l’interdit bancaire.
    • Tomber dans des addictions (alcool, drogue, pornographie, violence…) : ce sont les substances illicites qui sont les plus répandues, mais s’ajoutent aussi une dépendance à la pornographie et le piège de la violence, jusqu’à parier sur des fights dans des caves ou sur des parkings.
    • Pratiquer des sports extrêmes : surf, saut en parachute/en chute libre, alpinisme, nage avec des requins, tout est bon pour exciter les hormones du plaisir produits par notre corps (sérotonine, endorphine, ocytocine, dopamine…). Ainsi libérées, ce sont des solutions non sans risque pour lutter contre le stress, la pression en procurant bien-être, bonne humeur, excitation, etc.

    Avant de réfléchir plus intensément sur ces options qui peuvent nous plonger peu à peu dans un état de confusion, et nous éloigner toujours plus de notre cible – le bonheur – je te propose de méditer sur cette dernière citation de l’écrivain Dan Millman :

    “Le secret du bonheur ne consiste pas à rechercher toujours plus, mais à développer la capacité d’apprécier avec moins.”